vendredi 2 décembre 2011



III


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Métastase




Avec Métastase, nous sommes en présence d'un artiste qui rappelle, sur bien des points, Mozart. Improvisant des vers dans des lieux publics, dès son plus jeune âge, comme on fait à l'époque, ce fils d'épicier romain est bientôt remarqué par deux hommes de lettres passant par là; retiré par l'un d'eux à ses parents plutôt nécessiteux, adopté par ce dernier, instruit dans le latin, le grec, le droit; formé à la musique et au chant, et montré dans les salons les plus réputés pour ses improvisations.


A 12 ans, il traduit l'Iliade, à 14, il écrit une tragédie à la Sénèque; à 18, devançant ici le Julien Sorel de Stendhal, il entre dans les ordres mineurs, seul moyen à l'époque, de progresser socialement; à 20, il est amené à Naples par quelqu'un qui fait le fait son héritier. Son bienfaiteur venant à mourir, il dépense dans cette ville toute sa fortune et travaille chez un juriste éminent. Mais il ne peut s'empêcher de retourner à ses passions littéraires. C'est alors que le vice roi de Naples lui passe la commande d'une sérénade, Les Jardins des Hespérides, pour l'anniversaire de l'impératrice - mais à condition que l'auteur reste anonyme.


La musique est de Porpora; l'oeuvre est chantée par un jeune castratFarinelli et la célèbre Romanina. C'est un succès éclatant. Cependant, la romanina ne peut résister au désir de rechercher l'auteur. Elle le débusque, l'adopte, le fait revenir à Rome, le nourrit, lui et ses parents, et le voilà qui écrit pour les plus grands théâtres et les plus grands musiciens. Mais la Romanina l'ennuie bientôt, quand, en 1729, il reçoit l'offre de devenir poète officiel du théâtre de Vienne.


Là, en 10 ans, il écrit ses plus beaux drames et travaille, tel Mozart, à une vitesse record. Et, c'est en 1734 qu'il doit écrire sur Titus, pour Gluck.




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Thermes romains (photo: malgbern)

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