vendredi 2 décembre 2011

II

Le Titus historique

Majestueux, plein de grâce malgré sa vigueur, incomparablement beau, intelligent, sensible, doué à la fois pour les arts militaires et civils, composant soit en grec, soit en latin discours et vers, jouant de la lyre et chantant agréablement, sténographiant à une vitesse record, tel est le nouvel empereur à la mort de son père Vespasien.

Il a alors 40 ans et l'on est en juin. Il a, quand il accède au pouvoir, soumis à Jérusalem, détruit le Temple, aimé et ramené à Rome la reine juive Bérénice, qu'il adore et qui sera sont seul grand amour - même si, elle, présente, il continue à se dévergonder copieusement, entouré d'amis et de mignons... au point de passer pour un nouveau Néron.

Corégent aux côtés de son père, il fait montre de sévérité, voire de cruauté.

Mais voilà que, près d'accéder au pouvoir, il change résolument et se porte à un extrême de sagesse, de bonté, de considération pour la chose publique, qui le fait vite surnommer: Les délices du genre humain!

Ainsi, refuse-t-il d'être divinisé et consacre-t-il l'argent du tribut des provinces pour l'érection de son temple à alléger les souffrances des victimes de l'éruption du Vésuve.

Ainsi encore, comme il est empereur, et qu'étant veuf et divorcé, il doit en principe prendre femme, il opte pour Bérénice; mais l'Empire, surtout d'Occident, assis sur un héritage républicain, répugne à voir l'empereur épouser une reine, de plus, une reine asiatique et juive, imperméable aux dieux romains. Il a alors le courage, au prix des plus grandes souffrances, de la renvoyer.

C'est une séparation que la postérité va relever et qui deviendra, au cours des siècles, un sujet de drames et d'opéras.

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