lundi 24 octobre 2011

La musique de Giovanna d'Arco témoigne d'une richesse d'invention et d'un élan rythmique incomparables...

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Jeanne d'Arc
Eglise du St Esprit
Aix-en-Provence
(Photo malgbern)
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AVANT-PROPOS
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Quand Verdi compose Giovanna d'Arco, il a déjà composé Oberto, Nabucco, I Lombardi, Ernani et I due Foscari. Ce dernier ouvrage, avec ses connotations patriotiques, est vraiment d'actualité. Il semble, après cela, que ne pouvait venir que Giovanna d'Arco, que Merelli, directeur de La Scala, attend pour le carnaval de 1845.
Le livret, inspiré de La Pucelle d'Orléans de Schiller, et écrit par Témistocle Solera, qui a déjà collaboré avec Verdi pour Nabucco et I Lombardi, est très fonctionnel et très clair. Il a encore pour lui une extrême simplicité, ce qui permet à Verdi de déployer au mieux la force dramatique de son inspiration et de nous présenter des personnages puissants et bien dessinés.
Pour l'esprit de l'oeuvre, il est très peu fidèle à la vérité historique. L'action de Schiller s'en éloignait beaucoup, celle de Solera s'en éloigne encore plus. Mais l'opéra, orchestrant les thèmes de la foi, de la politique et de l'amour, nous donne à voir d'incomparables échantillons moraux et amoureux.
Pour les premiers, ce sont: élan patriotique sous les auspices de la foi (Jeanne), débordements aveugles et cruels de la foi (le père de Jeanne), faiblesse politique alliée à un tempérament fragile (le Dauphin).
Pour les seconds, ce sont: sentiments amoureux imprévus pour le Dauphin (Jeanne) et passion dévastatrice pour Jeanne (le Dauphin). A ces comportements s'ajoute la plus spectaculaire des figures narratives: un immense retournement d'attitude du père, si bien que l'action redémarre dans un sens inattendu, permettant l'achèvement de la mission de Jeanne et sa glorification avant de mourir.
Pour la musique, elle n'est pas du tout celle d'un Verdi encore jeune, besogneux et maladroit, mais témoigne d'une richesse d'invention et d'un élan rythmique incomparables qu'on ne retrouvera même plus par la suite avec cette incandescence, selon Jean Cabourg. La mort extatique de Jeanne est un des sommets de l'opéra en général.

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