La Musique
Wagner, avec le "Vaisseau Fantôme", comprend intuitivement qu'un texte pauvre en incidents mais riche en intensités psychologiques et morales facilite le développement de la symphonie et qu'une prosodie, où l'aliénation domine, est déjà une pré-musique.
D'autre part, sur le plan purement musical, l'influence de Beethoven (1) porte ses fruits et l'italianisme de notre artiste commence à être entamé.
(1) Beethoven
En faisant simple, Wagner saisit de plus en plus l'originalité de la symphonie Beethovénienne: c'est un univers sonore dont les motifs, en leur simultanéité et en leur transformation, sont déjà des personnages ayant des voix et sont donc engagés en une espèce de drame. Beethoven, selon Wagner, aurait même commis la bienheureuse erreur de ne pas s'en apercevoir davantage, bien qu'il ait composé la "Symphonie pour chœurs" et se soit essayé au théâtre. Berlioz, d'ailleurs, éprouve à peu près ce sentiment. Il voit dans la symphonie de Beethoven, un théâtre idéal. Mais il va échoir à Wagner de le réaliser et de croire que, par le drame, il a du même coup tué la symphonie.
Wagner pressent en composant le "Vaisseau fantôme", ce que sera le drame musical de l'avenir.:une ouverture préfigurant l'œuvre, des leits-motifs qui mettent en lumière un personnage ou une situation qui réapparaissent, transformés, en cours d'œuvre et enfin l'importance des récitatifs.
Seulement, l'art du "Vaisseau Fantôme", en tant qu'art du pressentiment, n'est pas un art homogène. Ainsi des airs faciles, des mélodies "périlleuses", des procédés conventionnels par trop naïfs voisinent avec de grandes audaces sur le plan de l'harmonie et de la modulation. La thématique, de plus, ne s'avère pas assez rigoureuse. Le thème de la rédemption, par exemple, n'a peut-être pas le sort qu'il lui faut. Wagner lui-même en a conscience, qui, tout au long de sa vie, songe à revoir cette oeuvre. Mais la qualité de ce qu'il a fait l'en empêche finalement. N'écrit-il pas, en effet, dans "Communication à mes amis": "Je m'engagerai alors sur une nouvelle voie, celle d'une révolution, d'une opposition au caractère public de l'art de l'époque." Peut-on dès lors retoucher vraiment ce qui a été la marque d'une telle révolution?
(1) Beethoven
En faisant simple, Wagner saisit de plus en plus l'originalité de la symphonie Beethovénienne: c'est un univers sonore dont les motifs, en leur simultanéité et en leur transformation, sont déjà des personnages ayant des voix et sont donc engagés en une espèce de drame. Beethoven, selon Wagner, aurait même commis la bienheureuse erreur de ne pas s'en apercevoir davantage, bien qu'il ait composé la "Symphonie pour chœurs" et se soit essayé au théâtre. Berlioz, d'ailleurs, éprouve à peu près ce sentiment. Il voit dans la symphonie de Beethoven, un théâtre idéal. Mais il va échoir à Wagner de le réaliser et de croire que, par le drame, il a du même coup tué la symphonie.
Wagner pressent en composant le "Vaisseau fantôme", ce que sera le drame musical de l'avenir.:une ouverture préfigurant l'œuvre, des leits-motifs qui mettent en lumière un personnage ou une situation qui réapparaissent, transformés, en cours d'œuvre et enfin l'importance des récitatifs.
Seulement, l'art du "Vaisseau Fantôme", en tant qu'art du pressentiment, n'est pas un art homogène. Ainsi des airs faciles, des mélodies "périlleuses", des procédés conventionnels par trop naïfs voisinent avec de grandes audaces sur le plan de l'harmonie et de la modulation. La thématique, de plus, ne s'avère pas assez rigoureuse. Le thème de la rédemption, par exemple, n'a peut-être pas le sort qu'il lui faut. Wagner lui-même en a conscience, qui, tout au long de sa vie, songe à revoir cette oeuvre. Mais la qualité de ce qu'il a fait l'en empêche finalement. N'écrit-il pas, en effet, dans "Communication à mes amis": "Je m'engagerai alors sur une nouvelle voie, celle d'une révolution, d'une opposition au caractère public de l'art de l'époque." Peut-on dès lors retoucher vraiment ce qui a été la marque d'une telle révolution?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire